A Taxi Driver
Sûrement l’un des meilleurs films historiques que j’ai pu voir cette année ! Si vous n’êtes pas un habitué des films asiatiques et surtout coréens, il est probable que vous ne connaissiez pas ce film. Et qu’est-ce que je vous plaint…
Le réalisateur, Jang Hoon s’est basé sur une histoire vrai : celle de Kim Sa Bok, un chauffeur de taxi qui a risqué sa vie pour emmener un journaliste allemand, Jurgen Hinzpeter, au cœur du soulèvement étudiant de Gwangju. Pour un peu de contexte, en 1979 l’ancien dictateur Park Chung Hee s’est fait assassiné. Alors que les coréens y voient finalement un vent de liberté, un nouveau dictateur, Chun Doo Hwan fait appliquer la loi martiale. A Gwangju, dans le sud du pays éclatent des révoltes étudiantes et syndicales qui seront sévèrement contenues par l’armée.
Si au début du film, le chauffeur, qui s’appelle cette fois-ci Kim Man Seob, est un vieux “boomer” qui ne comprends pas ce que les étudiants veulent à son pays si parfait, il comprends au fur et à mesure que les actions de l’armée dépassent largement le simple devoir patriotique. Au côté de Jurgen, il passe du temps aux côtés de personnes qu’il voit mourir et se sacrifier pour leur pays. Des scènes de chaos et de suspense casse totalement la linéarité du scénario. Spoil ! Pendant la scène finale, les taxi de la ville de Gwangju se sacrifient pour empêcher l’armée de poursuivre nos héros qui fuient la ville et essaient d’atteindre l’aéroport. Le dernier taxi qui les escorte fait ses adieu, suivi d’un dernier regard échangé à travers la vitre arrière du véhicule en guise d’une reconnaissance éternelle, qui signifie “Je ne t’oublierais jamais”. Je ne peux imaginer quel courage il fallait pour accomplir un tel sacrifice. Finalement, ils arrivent à l’aéroport, se disent aurevoir et Jurgen part vers le Japon pour délivrer son message.
A son retour en Corée du Sud, après les évènements, Jurgen de parvient pas à retrouver son vieil ami qui lui a filé un faux nom “Kim Sa Bok”, ainsi qu’un faux numéro. Beaucoup plus tard, quand son travail de reportage est reconnu à sa juste valeur par le pays, il adresse un message à “ce visage qui lui manque profondément” :
“Kim Sa Bok, mon brave ami et chauffeur de taxi. Sans lui, les nouvelles du soulèvement de Gwangju n’auraient jamais atteint le monde. Je crains que mes mots ne suffisent pas pour exprimer ma gratitude, mais tu es toujours dans mes pensées. Mr Kim, mon cher ami. Merci. Tu m’a manqué. Je continuerai d’attendre. J’éspère te revoir bientôt.”
J’ai bien faillit lâcher une petite larme. D’autant plus émouvant quand on sait que Jurgen à choisi d’être enterré à sa mort en 2016, à Gwangju.
C’est une histoire vraie certes, mais on se doute bien que c’est légèrement romancé. Mais ça n’a rien changé à mon visionnage. Moi qui est passionné par l’Histoire de la Corée, j’ai été plongé dans le film tout du long. En plus de cela, c’est un super moyen de découvrir une partie importante, mais trop peu connue de l’histoire coréenne. Cela m’a permis de mettre des visages sur de nombreux noms, tout en apportant son lot d’émotion, ce que n’arrive pas à faire un livre chez la plupart des gens. Enfin bref, si vous cherchez un film où vous serez émus par des liens d’amitié fort et par un scénario à couper le souffle, vous serez servi. En même temps, le film est l’un des films avec le plus de succès dans le pays.
Enfin je dis ça… je dis rien.
