Le Mushitori 虫取り

Aaaaaah l’été, quelle délicieuse saison ! Elle évoque tant de choses agréables : les vacances, le soleil et la plage. Et quand on est enfant, c’est souvent une saison remplie de souvenirs et qui nous rendras nostalgique une fois adulte.

L’été des enfants japonais partage beaucoup de similitudes avec le notre et pourtant aussi quelques différences. Quand ils ne sont pas envoyés en colonie de vacance, les enfants passent souvent leur vacances à la campagne en compagnie de leurs grands-parents. C’est aussi le moment propice pour un tas d’activités impossibles, dans les grandes villes et c’est le cas du Mushitori !

C’est quoi le Mushitori ?

Avec un peu de bases en japonais, vous n’aurez pas de mal à deviner. Il suffit de décortiquer le mot :

Le mot se compose de 虫, l’insecte et de 取り qui signifie capture.

On parle ici de la capture d’insecte, une activité, voire même une tradition extrêmement populaire auprès de japonais. Et ce n’est pas pour rien ! Si vous demandez à un japonais ( peut-être moins pour une japonaise ), cela évoque sûrement pour lui de nombreux souvenirs d’enfance, passés à sillonner les sentier et les champs à la recherche des plus beaux insectes.

C’est connu, le Japon cultive un lien très fort avec sa nature et les insectes. Cela ne date pas d’hier, faisant parti de l’animisme shintoïste, certains sont associés à la noblesse et comme le Scarabée, aux samouraï.

Un peu plus tard, il fera même parti de la culture populaire et vous me voyez venir :

POKEMON !

La chasse d’insecte fait directement partie de l’origin story de la licence. Satoshi Tajiri, passionné d’insectes, voulait retrouver les sensations qu’il avait en parcourant la campagne à la recherche d’insecte. Comme dans Pokémon, il est possible de capturer, d’échanger, d’acheter et de faire combattre ses insectes. Et d’une manière ou d’une autre, la symbolique est la même : Attrapez-les tous ! ゲットだぜ !

Les références dans la série sont nombreuses, à commencer par les jeux où une classe de dresseur apparaît :

Les scouts ! 虫取り子 ou chasseurs d’insectes en japonais.  

Et pas que ! Dans la deuxième génération, on a directement un concours de capture d’insecte… subtil.

L’histoire de la pratique

On l’a déjà dit précédemment, les insectes sont très liés à la religion shinto et aux nobles. Déjà à l’époque, on pouvait retrouver des marchands qui vendaient des grillons et gardés captifs dans des cages.

Enfermés, ils émettaient des sons très distinctifs et très agréable. Enfin… c’est ce qu’en disaient les nobles. Certaines cage, conçus pour ces dernier utilisent des matériaux nobles.

La capture d’insecte fait son retour pendant l’ère industrielle pendant laquelle le Japon s’indutrialise à grand pas et commence de plus en plus à tourner le dos à la nature. Soucieux de l’écart qui se creuse avec cette dernière, les japonais souhaitent s’y reconnecter et s’adonne à cette pratique qui gagne de plus en plus de popularité. L’activité est très encouragé par les éducateurs, c’est pourquoi les enfants seront les principaux pratiquants. Le mushitori a ce don d’attiser la curiosité et l’esprit de découverte des enfants, c’est pourquoi elle deviendra une activité phare des vacances d’été et des sorties scolaires.

Au fur et à mesure, les adeptes se regroupent autour de clubs. Certains crée des magazines ou des magasins dédiés à la capture d’insecte. C’est là que la pratique devient lucrative, les insectes les plus beaux s’échangent et se vendent comme des objets, parfois même dans des gashapon. L’activité, au départ ne fait de mal à personne car l’insecte et souvent relâché, mais se perd dans des dérives commerciales, aux antipodes de ce que la pratique voulait.

Une pratique qui émergera du mushitori, le combat d’insecte, fera sensation. A l’instar de Pokémon, des combats sont organisés avec de prix à la clé. La phrase “Attrapez les tous” devient assez vite “deviens le meilleur des dresseurs”. Le vainqueur n’est ici pas le plus rare, mais le plus fort : Le scarabée, symbole du samouraï est le roi des insectes.

Cependant, la pratique perd en vitesse peu à peu au profit du développement des villes. De nombreuses forêts sont rasées au fur et à mesure que les quartier résidentiels émergent de terre. La capture d’insecte est reléguée aux campagnes, endroits très peu habitées et donc, avec très peu de pratiquants.

Mais ne faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Le mushitori reste pratiqué, car c’est l’occasion de passer un bon moment, que ce soit seul, en famille ou entre amis. Tout comme dans Pokémon, la compétition n’est pas une fin en soit. Si vous n’aimez pas la compétition, vous pouvez toujours continuer de vouloir tous les capturer. D’ailleurs c’est un loisirs qui se partage énormément : les adultes d’aujourd’hui passent le flambeau à leurs propre enfant, pour que cette tradition ne disparaisse pas. C’est une façon pour eux de ne pas faire tomber leurs souvenirs dans la nostalgie et de continuer d’alimenter la passion des insectes.

Précédent
Précédent

Les Garakei ガラケー